La mère d'un "Macho"
Série : Les enquêtes du commissaire marceau
Mary Bisenti
Roman
ISBN : 978-2-9551188-8-7
Extrait
Chapitre I
L'annonce
L’idée de passer une annonce me vint, après la visite d’Alison, la deuxième femme de mon fils William.
« Recherche femme, pour macho confirmé, sportif, cultivé, aimant voyager. Envisage relation durable avec blonde de préférence, sans enfant. Contacter, sa mère pour examen de passage »
Alison était une jeune femme charmante, un peu apathique. Elle me quémanda un rendez-vous au plus vite, pour me parler de ses états d’âme. Je ne pouvais pas refuser de la recevoir, après tout, je suis sa belle-mère.
Quelle expression stupide belle-mère, pour désigner la mère de son conjoint ! Celui ou celle qui a inventé ce terme devait avoir des problèmes avec la beauté. Y a-t-il des belles et des moches de belle-mère ?
Les histoires amoureuses de mon fils me dépriment. La première égérie, Luna, après six mois de vie commune, s’était envolée pour Katmandou à la conquête de son « moi spirituel ». On ne sut jamais, si Luna réussit à l’entrevoir ce « moi », indispensable à sa sérénité.
Défilèrent : Anastasia la fausse russe, Sonia la vraie polonaise, Angélica l’italienne des Carpates… quant aux autres, j’ai oublié leurs prénoms. Un jour surgit du chapeau, Alison, l’élue de son cœur. Qu’avait-elle de plus que les autres ? Je ne cherchais même plus à le savoir, pourvu qu’elle l’accepte tel qu’il est, pour moi c’était l’essentiel.
L’entrevue dura moins de dix minutes. M’informer, qu’elle renonçait au bonheur de vivre avec mon fils, lui demanda moins de temps que celui qu’elle avait dû mettre pour se préparer.
Alison, est un ersatz de poupée Barbie poussée à l’extrême de sa féminité. Peut-on encore appeler féminité cet amalgame de silicone et de fausses ingénuités ? Moi qui suis une fausse vraie soixante-huitarde, j’en doute.
Cependant, je dois vous dire, le désistement d’Alison me porta un coup. Le défilé des prétendantes allait recommencer, je n’ai plus le moral pour supporter mon échec maternel.
Je dois me rendre à l’évidence, j’ai raté son éducation de futur mari. Je ne vois pas d’autre explication au renoncement de ses compagnes. C’est à ce moment-là, que je décidais de passer une annonce.
J’hésite un moment avant de mettre « Contacter, sa mère pour examen de passage ». Puis je me dis, pourquoi pas, un macho est censé mettre sa mère au-dessus du panier, autant annoncer la couleur tout de suite. Une façon comme une autre de faire une première sélection. Des hommes libres et sans enfant, un produit de plus en plus rare sur le marché du cœur. Il n’est pas question que tout Paris défile chez moi. Une seule candidate suffit à ma tranquillité.
Vous vous dites : « cette femme est une sacrée égoïste. Peu importe la nana, pourvu qu’elle continue sa petite vie pépère ». Si c’est le cas, je vous l’offre mon macho de service. Oui, je le revendique, je le crie haut et fort mon fils est un macho !
Un innommable macho, un minable phallocrate et probablement un sexiste. Mon fils est un sale petit con ! Pourtant, je l’aime cet abruti et je veux son bonheur. Je cherche une femme qui le fera basculer dans la normalité. Ma normalité si possible !
Pauvre idiote ! « C’est quoi la normalité », hurlent les mères de macho assumé. Vous voyez déjà des insultes. La normalité, c’est au moins donner une place à l’autre, pour le reste qu’ils se débrouillent entre eux. Certaines femmes aiment les machistes, c’est leur droit, moi je les vomis.
Le téléphone sonna, le numéro s’afficha sur le cadrant, mon rejeton !
– Maman, j’arrive. J’ai besoin de te parler. Je viens déjeuner avec toi.
– Impossible, j’ai un rendez-vous ! Si tu veux demain à midi.
– Annule ton rendez-vous, c’est urgent, je suis en bas de chez toi, je monte.
Inutile de ruer dans les brancards, il a déjà coupé la communication.
***
Mon fils change de prénom
En ouvrant la porte, je compris que le déjeuner avec mon fils allait mettre ma patience à rude épreuve.
– Bonjour mon chéri, entre.
– Bonjour maman. J’ai très peu de temps, il était indispensable que je te voie immédiatement.
– Allons déjeuner, nous aurons le temps de parler ensuite.
– Je préférerais te parler d’Alison tant que nous sommes seuls.
– Voyons William qu’y a-t-il à dire que tu ne saches déjà !
– Pourquoi ma femme t’annonce qu’elle me quitte, avant de m’en parler ? As-tu une explication rationnelle ?
– Si tu veux vraiment une explication rationnelle, appelle ta femme et demande-la-lui ! Je peux uniquement te confirmer qu’Alison désire divorcer.
– Divorcer ! Tu plaisantes. Elle doit traverser une période de déprime. Je ne vois pas pourquoi elle voudrait divorcer.
Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
– Elle a dit : « Belle-maman, je quitte votre fils. Inutile qu’il essaie de me faire changer d’avis. Mes avocats le contacteront dès demain, je veux être libre pour Pâques ». Rassure-toi, elle ne veut pas de pension alimentaire, seulement retrouver sa liberté.
– Sa liberté ! Que pourrait-elle bien en faire ? A part, passer ses journées à s’admirer et à prendre soin d’elle, elle n’a pas d’autres activités.
– William, ta femme a ses raisons, probablement ses avocats te les communiqueront.
– Arrête de m’appeler William. Ce prénom est ridicule. Je vais commencer par changer de prénom. Peut-être, que tout rentrera dans l’ordre.
– Mais pourquoi ?
– Pourquoi ! Tu me demandes pourquoi ? Elle m’a appelé Willy au bout de trois mois de vie commune. Tu te rends compte Willy, comme si j’étais un ourson en peluche.
– Enfin William tous les oursons ne s’appelle pas Willy. C’est un gentil diminutif de tendresse, rien de plus.
– Je te dis que je change de prénom. A partir de maintenant je veux que l’on m’appelle Antoine.
– Tu gardes ton nom de famille ou tu le changes aussi ? Si tu dois faire peau neuve tente le tiercé. Change : ton prénom, ton nom de famille et ta mère. Repart à zéro et surtout ne te retourne pas.
– Voyons maman ne dit pas n’importe quoi ! Je ne peux pas devenir orphelin du jour au lendemain. Il me faut un temps d’adaptation. Non, je change uniquement mon prénom pour l’instant.
– Parfait, allons fêter ta nouvelle naissance. Un nouveau prénom, une nouvelle vie, de nouveaux espoirs, tu me combles mon fils !
***
Le déjeuner
– Puis-je vous conseillez nos spécialités : en entrée pâté de grive et en plat principal cuisses de grenouille, sauce au champagne sur son lit de groseilles et en...
Il lui coupa la parole, juste avant l’énoncé du dessert.
– Nous prendrons juste un plat, donnez-nous la carte. Merci.
Le seigneur et maître a décidé. Il ne me consulte même pas. L’habitude de choisir, à votre place, est tellement ancrée dans ses gènes, qu’il ne lui vient même pas à l’esprit que l’on puisse se rebiffer.
– Will…désolé, Antoine une coupe de champagne me ferait plaisir.
– Maman, ton cholestérol !
– Je n’ai pas de cholestérol ! Garçon, deux coupes de champagne s’il vous plaît.
– Qu’est-ce que tu fêtes ?
– Ta nouvelle vie !
– Maman, soit sérieuse. Je ne change pas de vie, j’ajuste le tir. Tu m’as affublé d’un prénom antédiluvien, je me remets au goût du jour tout simplement.
– Je me rends compte que j’ai commis une faute impardonnable. J’aurais dû attendre que tu sois adulte pour te donner un prénom. Il n’est jamais trop tard pour rectifier ses erreurs. Trinquons à « Tonino » l’homme du présent.
– Je t’ai dit Antoine, pourquoi tu m’appelles « Tonino » ?
– Si nous repartons de zéro, je dois remonter le temps. Tonino est le prénom de tendresse, pour mon Antoine, mon nouveau fils.
– Mais maman, j’ai 35 ans. Tu ne peux pas remonter le temps. Adapte-toi !
Si j’avais Françoise Dolto* sous la main, j’en ferais de la charpie. Où était le chapitre sur les prénoms ? Nada*, rien à ce sujet, dans ses innombrables livres et conseils. En quelques minutes, trente-cinq ans de William au panier !
Dans ma jeunesse, j’étais imprégnée de littérature anglaise. Inspirée par Shakespeare, William comme prénom m’était venu naturellement à l’esprit à sa naissance. Son père approuva sans réserve. Une identité toute neuve pour notre fils, sans ancêtre accroché à ses basques, nous paraissait l’idéal. Je devais avoir coupé des racines familiales indispensables à son équilibre, sans le savoir !
Mon fils préférait l’histoire, va pour Antoine. Je n’avais plus qu’à trouver sa « Cléopâtre ». En espérant que leur destin commun soit plus clément. Je ne pus m’empêcher de lui poser la question.
– William, pourquoi pas Marc Antoine ?
– Maman, tu ne m’écoutes pas ! Je t’ai dit un prénom, d’actualité, dynamique, performant, moderne !
J’avais imaginé notre fils romantique, il se voyait en guerrier. Nous avons engendré un tueur, mon pauvre Gérald.
– Antoine, je dois te laisser, j’ai rendez-vous avec Madeleine. Mon train est dans deux heures, je vais le rater.
– Tu pars en vacances ! Tu viens de me dire qu’Alison divorce et toi tu pars en vacances !
– Enfin Antoine, je ne pars pas en vacances, je rends visite à une amie. Avec ou sans ta permission, je te laisse. Je serais de retour dans deux jours, cesse de larmoyer mon Tonino.
***
Chapitre II
Madeleine
Après la visite d'Alison, je contactais Madeleine, ma meilleure amie depuis l'enfance.
– Madeleine, j'ai besoin de te voir au plus vite.
– Que ce passe-t-il, tu as l'air bouleversé ?
Je lui résumais mon entretien avec ma belle-fille. Ma décision de passer une annonce l'alarma.
– Viens passer quelques jours avec moi, nous pourrons en parler. Ne t'embarque pas dans cette aventure sans en mesurer les conséquences.
Avec trois maris à son actif et deux amants confirmés, elle devait avoir plus d'expérience de la gente masculine que moi. Du moins je le supposais. Je finis par accepter.
– Tu as fait un bon voyage ?
– Après le déjeuner avec mon fils, un délice !
– Je dois passer chez le pâtissier. Après nous allons au "Grand Café", je voudrais te présenter ma nouvelle amie.
– Madeleine, tu as viré ta cuti ?
Elle rit à gorge déployée.
– Non, je n'ai pas assez d'imaginaire pour changer mes préférences sexuelles. Je suis et je reste une dévoreuse d'hommes.
– Je suis désolée, ma réflexion était stupide.
– Raconte-moi plutôt la dernière trouvaille de ton fils.
Je lui parlais du déjeuner et des dernières exigences de William ou plutôt d’Antoine.
– Et tu te sens coupable de lui avoir fait rater son entrée dans la vie sentimentale ?
– Si une de tes filles t'annonçait, grâce à toi, mon mari demande le divorce, tu sauterais de joie ?
– Simone, ton fils est un petit con ! Tu pouvais savoir 35 ans plus tard qu'un diminutif de tendresse allait bouleverser la vie de ton fils. Réfléchis, son histoire ne tient pas debout.
Madeleine était connue comme le loup blanc au "Grand Café". Nous ne pouvions pas passer inaperçues.
– Grenadine ou menthe à l'eau ?
– Un panaché*, j'ai besoin d'un remontant.
– Ok. Deux panachés, s'il vous plaît. Merci.
Le "Grand Café", c'était toute notre jeunesse, la grenadine ou la menthe à l'eau un rituel de notre enfance.
– Écoute, ce soir on se fait une soirée pyjama entre filles. Tu oublies, ton fils, ses fantaisies et demain on envisage un plan de bataille nickel. Tu es d'accord ? La voilà, ne parle pas d’Antoine pour l'instant.
Une jeune fille ou plutôt une jeune femme grande et élancée salua quelques personnes avant de nous rejoindre. J'eus tout le temps de l'observer. Très à l'aise, Pamela m'embrassa comme si nous nous connaissions depuis toujours. Quelle différence avec cette pimbêche d'Alison : « Belle maman, je vais vous mettre du rouge à lèvres, on s'embrasse de loin », le baiser volait à travers l'espace. Durant tout le temps où elle consentit à être ma bru, je n'ai jamais eu de contact physique avec Alison.
Madeleine l'invita à partager notre soirée pyjama. Elle déclina l'invitation. Elle avait un autre engagement pour la soirée. Elle nous rejoindrait pour le goûter le lendemain après-midi.
– Madeleine, pourquoi l'as-tu invitée pour le dîner ? À son âge, on passe la soirée avec des jeunes.
– Je t'ai entendue penser si fort, cette fille serait parfaite pour mon fils. Tu aurais pu la tester et lui poser toutes les questions qui te passent par la tête. Ne me dit pas que je me trompe ?
– Oui et non. Au début oui, après j'ai vite compris qu'ils étaient incompatibles.
– Qu'est-ce que tu veux dire par incompatibles ?
– Regarde là, cette fille est dynamique, volontaire, des projets à la pelle, avide de vivre. Mon fils est un macho, tu crois qu'il pourra accepter une fille avec autant de caractère. Leur quotidien sera un véritable enfer. Tu es prête à ramasser les morceaux ?
– Tu exagères, ce n'est pas un monstre tout de même. Parle-moi de sa première femme ?
– Luna, elle était à la recherche de son « moi spirituel ». Elle a dû le trouver, car personne n'a jamais plus entendu parler d'elle, même ses parents.
– Et Alison ?
– Alison, la «Barbie siliconée», un ersatz de femme qui a horreur de la promiscuité. Si tu t'approches à 50 centimètres de sa plastique, elle fond de terreur. Probablement que le silicone ne supporte pas la chaleur humaine !
Notre soirée pyjama remplit toutes ses promesses. Madeleine avait le don de rendre les gens heureux. Orpheline très jeune, elle n'avait aucune amertume.
Son père ne s'était jamais remarié. Il se chargea de son éducation avec délectation. Madeleine était son horizon de tendresse et d'indulgence. Souvent « collée » pour son indiscipline, l'institutrice le convoquait en moyenne cinq fois l'an. Une de ses plus célèbres phrases résumait parfaitement Madeleine : « Ma fille est un volcan, ce n'est pas à vous que j'apprendrais que la nature est indomptable. Merci de m'avoir convoqué pour philosopher ».
Je me réveillais avec un mal de crâne, catégorie gueule de bois. Trop d'alcool pour une recluse habituée à se coucher à neuf heures tapantes.
– Tu veux un café salé ?
– Madeleine, une lessiveuse serait la bienvenue.
– Tu as raison trois tasses chacune, c'est un minimum pour retrouver notre allant. Cette nuit j'ai eu du mal à m'endormir et j'ai pensé à ton fils. Je crois que tu as pris le problème à l'envers. Mange un croissant, c'est indispensable pour faire passer le café salé.
– Qu'est-ce que tu veux dire par le « problème à l'envers » ?
– Il est peut-être impuissant. Tout ce cinéma, c'est l'arbre qui cache la forêt !
– Comment veux-tu que je le sache, je ne suis pas dans son slip !
– Comment se passaient les repas en famille ?
– Luna, je ne m'en souviens pas. Alison le laissait pérorer l'œil admiratif, la bouche ouverte. Elle dégustait sa feuille de salade sans broncher. Lorsque nous arrivions au dessert, elle susurrait : « Merci belle-maman, pas pour moi j'ai déjà trop mangé », un gramme de plus et elle déprimait. Lui ne s'aperçoit de rien, il dirige la conversation. Alison, un beau décor planté sur une chaise, qu'il n'a plus l'air de voir.
– Et toi, tu finis le gâteau plein de chantilly pour te rassurer !
– Tu trouves que j'ai grossi ?
– Non, tu es appétissante juste ce qu'il faut. Ne t'inquiète pas, si ton fils est impuissant, ce n'est pas une maladie. Boris avait le même problème au début de notre mariage.
– Boris, mais il t'a fait deux enfants !
– Impuissant ne veut pas dire stérile ma « Bichounette». Il ne m'a pas fait deux enfants. Nous avons fait deux enfants ensemble.
– Quelle différence fais-tu entre : « Il ne m'a pas fait deux enfants et nous avons fait deux enfants ensemble » ?
– La différence est primordiale. Une fois la timidité passée, mon Boris était un vrai « Caballero ». Nous étions en osmoses quand nous avons fait nos pouliches. Moi on ne monte pas, on me déguste.
– Alors que faut-il faire ?
– Laisse ton fils se débrouiller et prends-toi un amant ! Jusqu’à présent ton fils s’est trompé de pouliche tout simplement.
– Si je ne trouve pas le moyen de le caser, il va finir par revenir chez moi. Tu imagines ma vie, un vrai cauchemar avec cet emmerdeur ! Si tu rajoutes un amant sur ce fatras, c’est la dépression assurée.
– Tu ne peux pas continuer à vivre en fonction de ses humeurs. Cesse de te trouver des prétextes.
– Gérald me manque tellement. Je ne vois pas un autre homme prendre sa place. Comment as-tu fait après Boris ?
– J’ai pleuré, hurlé de douleur, crié à la lune et puis mon corps a repris ses droits. Une jeune veuve pleine de sève ne se résout pas à devenir nonne facilement. Mais tu sais, mes deux autres maris ne m’ont jamais fait oublier Boris. Pourtant, ils m’ont rendu heureuse, un bonheur tranquille, pépère. Avec Boris, c’était un voyage sans fin, de la tendresse à pleines mains, un tremblement de terre.
– Alors, tu as pris des amants ?
– Je ne prends pas des amants. Je les choisis. Un jour un homme te sourit, il s’assure de son charme, tu te dis pourquoi pas ? Il ne te parle pas de la note d’électricité, ni de ses angoisses. Un plaisir sans contrainte. Quand il commence à parler divorce et de vie à deux, je leur dis adieu. S’ils te font leurs confidences sur l’oreiller, son statut change, il devient un ami. L’amitié est une valeur trop précieuse pour l’éparpiller à tous vents. Tu le quittes.
– Tu ne les gardes pas comme amis ?
– Non, j’avais trop de respect pour Arnaud et Grégoire, pour leur imposer mes amants. Un peu de fantaisie dans une vie réglée au cordon, c’est tout.
– Avec Boris aussi tu avais un amant ?
– Tu plaisantes, Boris était mon amant et mon mari. Il était l’homme de mes rêves. Nous n’avons pas eu le temps de nous lasser l’un de l’autre. Revenons à ton fils, que comptes-tu faire ?
– Je vais passer une annonce et auditionner des candidates.
– Tu vas les recevoir chez toi ?
– Non, dans un café.
– Une sorte de « Speed Dating ». Tu leur donnes combien de temps à chacune pour les tester.
– Tu crois que je dois me munir d’un sablier ?
– Je plaisantais, tu prends le temps dont tu as besoin. Tu veux que je t’accompagne ?
– Si tu veux bien, je n’osais pas te le demander.
Pamela vint comme convenu pour le goûter. Cette fille, une bru de rêve pour une belle-mère. Drôle, pleine d’humour, décontractée et si vivante, je décidais de la garder en réserve. Ce n’était pas le moment de jeter une Anglaise dans les pattes d’Antoine. Il avait envoyé William par-dessus les moulins à vent, sans hésiter. Si je me hasardais à lui présenter Pamela dans la foulée, je courrais à un échec programmé.
Notre soirée fut plus calme que la veille. On prit le temps de se raconter. D’égrener nos souvenirs, d’évoquer nos parents et de feuilleter les albums photos. Minuit nous surprit endormies sur la photo de Boris, serrant ses filles dans ses bras, ma précieuse Madeleine à ses côtés.
Fin de l'extrait
***
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La fille aux lunettes noires. Tome II
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Droits d'auteur © Mary Bisenti, 2015
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